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grossesse et nutrition

Lors d'une grossesse normale, la prise de poids est en moyenne de 9 à 12 kgs, pour un nouveau-né de 3 à 4 kgs. Le reste est réparti entre le placenta et les autres annexes, plus la constitution d'une réserve en graisse qui sera utilisée lors de l'allaitement.

grossesse et nutrition

La prise de poids n'est pas régulière au cours de la grossesse. Très faible lors du premier trimestre, elle doit être en moyenne de 1,5 kgs par mois à partir du quatrième mois.

nutrisante1ermedecine La surveillance de la prise de poids pendant la grossesse est primordiale. A travers la mesure du poids, elle permet de maintenir un équilibre par un régime alimentaire adapté aux besoins de la grossesse qui peut prévenir des complications de la grossesse elle-même et des problèmes de santé chez l'enfant à naître.
Les besoins: ne pas manger pour deux mais manger deux fois mieux

    Le "coût énergétique" d'une grossesse correspond à un supplément de 150 kcal par jour pendant le 1er trimestre et de 350 kcal lors des 2ème et 3ème trimestres. Il faut aussi tenir compte de la corpulence de la femme avant la grossesse, de son niveau d'activité pendant la grossesse et d'autres facteurs individuels en s'appuyant sur la courbe de poids. Si la ration énergétique est inférieure à 1500 kcal par jour pendant la seconde moitié de la grossesse, il peut y avoir des répercussions sur la croissance du foetus, mais en France la plupart des femmes ont une alimentation convenable pendant leur grossesse et il n'est pas nécessaire d'envisager des suppléments énergétiques.

    Les apports conseillés en protéines sont de 70g par jour chez la femme enceinte. Les apports alimentaires les dépassent largement, sauf chez des femmes appartenant à des groupes "à risque": milieux défavorisés, régimes particuliers (végétalisme). Il faut combiner protéines animales et végétales.

    Le métabolisme des glucides est profondément modifié pendant la grossesse, et le glucose est très important pour les tissus foetaux. Il faut privilégier les sucres lents et bien répartir les glucides au cours des repas, surtout au petit déjeuner car les risques d'hypoglycémie sont très importants après le jeune nocturne. Un petit déjeuner glucidique doit apporter 40 à 50 g d'amidon soit 80 g de pain ou 6 biscottes ou 60g de céréales.

    Outre la contribution des apports lipidiques en apports énergétiques il faut veiller à leur contenu en acides gras essentiels qui conditionnent le statut en du nouveau-né et donc un bon développement des tissus nerveux .

    Les besoins en calcium augmentent d'environ 1200 mg par jour. En plus de la minéralisation osseuse chez le bébé, la consommation de calcium protège la femme enceinte du risque d'hypertension artérielle et de ses graves complications, les crises d'éclampsie. Il enrichit en calcium le lait maternel à venir et aurait un rôle dans la prévention du risque de dépression du post-partum.

    La carence en vitamine D, fréquente en fin de grossesse, favorise les hypocalcémies néo-natales. C'est pourquoi en France on recommande de supplémenter en vitamine D systématiquement les femmes enceintes, au moins pendant le 3ème trimestre.

    Les besoins en fer sont augmentés surtout au cours des 6 derniers mois de grossesse, et demandent des apports de 30 à 50 mg par jour. L'anémie ferriprive, conséquence de la carence en fer, augmente les risques de prématurité et d'hypotrophie foetale. Compte tenu de réserves faibles avant la grossesse, beaucoup de femmes présentent une anémie et doivent recevoir des suppléments en fer pendant leur grossesse. Les femmes les plus à risque sont les adolescentes, les femmes ayant des grossesses rapprochées ou multiples, les végétariennes, les femmes de milieux défavorisés.

    Les besoins en vitamines sont tous accrus pendant la grossesse. Les besoins en vitamines A, C et du groupe B sont facilement couverts par une alimentation suffisamment diversifiée. En revanche, la couverture des besoins en acide folique (vitamine B9) pose un problème, beaucoup de femmes montrant un taux abaissé dès le début de grossesse. La carence en acide folique augmente le risque de prématurité et de retard de croissance foetale, et peut donner des anomalies du tube neural. On conseille à toutes les femmes d'augmenter les apports alimentaires en acide folique, la supplémentation étant indiquée chez les groupes à risque.

    Les besoins en autres micronutriments (magnésium, zinc, iode) sont bien couverts par l'alimentation. Il n'existe pas de preuve qu'une supplémentation en fluor ait un effet sur la future dentition du foetus.

    Le sel peut être consommé normalement pendant la grossesse, soit 10 à 12 g par jour, sauf contre-indication médicale.

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S'adapter aux circonstances
L'alimentation de la femme enceinte est souvent déréglée à cause des inconforts de la grossesse

    Les nausées et les vomissements : ils sont fréquents au premier trimestre. Il faut alors fractionner l'alimentation en petites collations à prendre toutes les deux heures, en évitant de tomber dans le grignotage de sucreries qui entraîne vite un déséquilibre alimentaire.

    Les envies impétueuses et les dégoûts alimentaires : il faut les respecter en favorisant les aliments convoités et en proscrivant les objets de dégoût...C'est possible à condition de chercher à équilibrer au mieux l'alimentation.

    Les brûlures d'estomac et les troubles digestifs : ne pas laisser l'estomac vide en fractionnant l'alimentation, éviter les aliments acides, éviter les fibres végétales irritantes (poireaux, asperges, légumes secs, fruits secs), éviter le café, le thé, le poivre, la moutarde et les épices.

    La constipation : consommer des légumes et des fruits frais en abondance, de la compote de pommes, des pruneaux, et des aliments laxatifs doux au petit déjeuner (blé soufflé, jus d'orange), boire beaucoup.

Les situations à risque

    Chez l'adolescente, la grossesse nécessite une surveillance accrue sur le plan nutritionnel à cause des besoins spécifiques de cet âge qui se combinent à ceux de la grossesse.

    L'obésité maternelle multiplie les risques pour la mère et pour l'enfant : hypertension artérielle, toxémie gravidique, diabète, infections urinaires, accidents thrombo-emboliques. Les risques à l'accouchement sont également accrus, avec un pourcentage de césariennes élevé. La prise de poids pendant la grossesse doit être limitée et justifie un suivi médical très régulier

    Les toxi-infections : parmi les maladies transmises par les aliments la toxoplasmose et la listériose sont particulièrement graves chez la femme enceinte. Pour les éviter, on conseille de manger la viande très cuite, d'éviter de consommer certains aliments crus (poissons fumés, lait cru et fromages au lait cru), les charcuteries telles que les rillettes, les pâtés et les produits en gelée, et de retirer les croûtes de fromage. Il faut aussi prendre des précautions d'hygiène pour la conservation et la manipulation des aliments.

    L'alcool: le mieux est de le supprimer complètement ou de le limiter à un verre de vin occasionnel. En dehors du syndrome gravissime d'alcoolisme foetal qui touche les enfants de femmes alcooliques, la consommation de quantités modérées d'alcool favorise la prématurité et un petit poids de naissance, le risque augmentant très rapidement à partir de deux verres de vin par jour.

    Le café : il vaut mieux ne pas en abuser, même si les risques d'avortement spontané ou de petit poids de naissance évoqués pour de fortes consommations ne sont que des hypothèses.

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En pratique

    Un rythme alimentaire très régulier : l'idéal est de faire chaque jour 3 repas égaux sur le plan énergétique, plus deux collations légères.
    Toujours respecter l'équilibre alimentaire en insistant sur les apports en glucides, en fer et en calcium.
    Prendre régulièrement les suppléments nutritionnels prescrits, vitamine D et fer mais ne pas prendre n'importe quelle polyvitamines sans consulter son médecin.

L'alimentation de la femme allaitante

gorgelait1 Une femme qui allaite produit environ 800 ml de lait par jour, soit un coût énergétique de 500 à 600 kcal dont une bonne partie est prise sur les réserves accumulées lors de la grossesse. L'allaitement favoriserait la perte de poids en post-partum car il stimule la combustion des graisses, même si les apports énergétiques sont augmentés.

Les besoins sont à peu près identiques à ceux de la fin de la grossesse. Un apport supplémentaire en protéines de 20g par jour est recommandé. Il faut veiller à apporter suffisamment d'acides gras insaturés indispensables au développement neurologique de l'enfant et à apporter 1 à 1,2g de calcium par jour.

En pratique, manger :

    Des protéines de bonne qualité
    Des corps gras variés
    Un produit laitier à chaque repas
    Des boissons abondantes : 1,5 à 2 litres par jour
    Eviter l'alcool et ne pas abuser du café ou du thé qui passe dans le lait
    Et...ne pas boire de bière car contrairement aux idées reçues elle ne stimule pas la sécrétion de lait!

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